Phare marin passerelle de Roscoff selon Didier Venturini
Phare marin passerelle de Roscoff : photographie de la fin de la passerelle de Roscoff en Bretagne illustrée une poésie de Didier Venturini.
Le phare
Il a toujours été là
Comme érigé par les vents
Pour qu’il puisse être ce mât
Enchassé dans l’océanEt même si des carcasses gisent
Comme des monstres de fer crevés
Au pied de ces tempes grises
Faites de sel sur les rochersIl a l’oeil sur les ressacs
Colosse au squelette de pierre
Combien d’Ulysse loin d’Ithaque
Lui doivent leur retour à terreDans les abîmes de la nuit
Sur l’incertitude des heures
Quand le soir se sait promis
Aux égarements des douleursQuand la colère des flots fume
Et qu’elle déchire les récifs
Que des écharpes de brumes
S’enroulent à son corps massifIl tend son flanc souverain
Aux torpeurs enivrantes
Affilé par les embruns
Et leurs étreintes conquérantesSur l’autel de ses écumes
Dans l’orgie de ses reflux
Quand sous ses quartiers de lune
La peur déroule ses affûtsIl émerge de cette attente
Épuisé par les aguets
Et les craintes de ces tourmentes
Qui menacent de leurs ivraiesCe n’est que dans les aurores
Qu’il détend son col de nuit
Puis renaît de ses efforts
Et de ces scènes d’agonies
Didier Venturini
Le saviez-vous ?
Le phare guide les bateaux à bon port et a sauvé bon nombre de navires en perdition. Et pourtant, nous savons peu de choses sur cette sentinelle solitaire.
Dérivé de Pharos, le nom de l’ancienne île (aujourd’hui devenue péninsule) sur laquelle se trouvait le phare d’Alexandrie, le phare est né avec l’essor du commerce maritime. A l’origine, c’est un système pensé pour signaler la côte de nuit, mais on a vite compris qu’on pouvait faire encore plus avec un phare.
Dès l’Antiquité, on a allumé des feux pour signaler la terre aux navires en approche de nuit. Ceux-ci furent d’abord allumés en hauteur, sur les côtes, mais très vite on a commencé à ériger des plateformes pour en améliorer la visibilité, puis finalement on en vint à construire des tours. Celles-ci étaient souvent édifiées très haut pour servir d’amers (points de repère fixe et reconnaissable) le jour et être vues de loin lorsqu’elles étaient illuminés la nuit.