Bretagne aurore sur la Mer à Saint-Malo en poésie avec Renée Vivien
Bretagne Aurore sur la Mer en poésie avec Renée Vivien : photographie de l’aurore prise en Bretagne illustrée par un poème de Rénée Vivien intitulé Aurore sur la Mer.
Renée Vivien, née Pauline Mary Tarn le 11 juin 1877 à Londres et morte le 18 novembre 1909 à Paris, surnommée « Sapho 1900 », est une poétesse britannique de langue française. Renée Vivien fut la première poétesse francophone à exprimer ouvertement son amour physique pour les femmes et la deuxième femme francophone ; après Mme Dacier au XVIIe siècle, à traduire l’œuvre de Sappho en français (pour en savoir plus).
Aurore sur la Mer
Je te méprise enfin, souffrance passagère ! J’ai relevé le front. J’ai fini de pleurer. Mon âme est affranchie, et ta forme légère Dans les nuits sans repos ne vient plus l’effleurer. Aujourd’hui je souris à l’Amour qui me blesse. O vent des vastes mers, qui, sans parfum de fleurs, D’une âcre odeur de sel ranimes ma faiblesse, O vent du large ! emporte à jamais les douleurs ! Emporte les douleurs au loin, d’un grand coup d’aile, Afin que le bonheur éclate, triomphal, Dans nos cœurs où l’orgueil divin se renouvelle, Tournés vers le soleil, les chants et l’idéal !
Renée Vivien
source : poetica.frLe saviez-vous ?
Pauline Mary Tarn, dont le pseudonyme est Renée Vivien, est la fille d’une Américaine et d’un Britannique fortuné (John Tarn) qui meurt en 1886, lui laissant un héritage qui la met à l’abri du besoin.
Après sa scolarité faite d’abord à Paris, puis à Londres, elle revient, à sa majorité en 1899, s’établir à Paris dans un luxueux appartement situé au rez-de-chaussée du 23 de l’avenue du Bois de Boulogne donnant sur un jardin japonais. Elle voyage beaucoup à travers le monde, le Japon, Mytilène et Constantinople figurent au nombre de ses destinations préférées.
Elle vit une relation orageuse avec Natalie Barney, qu’elle quitte, trouvant ses infidélités accablantes, elle a, en revanche, une liaison plus stable avec la richissime baronne Hélène de Zuylen, mariée et mère de deux fils. Hélène lui apporte un équilibre émotif et une stabilité bénéfiques à sa création littéraire, rédigeant même quatre ouvrages en collaboration avec elle sous le pseudonyme collectif de Paule Riversdale.
Le surnom de « Sapho 1900, Sapho cent pour cent » a été donné à Renée Vivien par André Billy, dans L’Époque 1900. Les alentours de l’année 1900 connaissent une floraison d’œuvres écrites par des femmes (Renée Vivien, Colette, Anna de Noailles, Lucie Delarue-Mardrus…), dont plusieurs affichent leurs relations homosexuelles. Ce phénomène met au goût du jour l’œuvre et le personnage de la poétesse Sappho.
Renée Vivien en particulier fait construire une maison à Mytilène, sur l’île de Lesbos. Mais elle fait surtout paraître en 1903 un Sapho, dans lequel le texte grec est suivi d’une traduction en prose et des propres vers de Renée Vivien, vers dont l’atmosphère est davantage celle des Fleurs du mal de Baudelaire que celle de la Grèce archaïque. Ses vers ont toutefois une qualité poétique proche de l’original : Vivien utilise la strophe sapphique avec une grande aisance. L’ouvrage de Vivien a contribué à ancrer dans le public la réputation d’une Sappho avant tout lesbienne. Pour en savoir plus…