Jardin Majorelle – donne moi la flûte et chante de Khalil Gibran
Jardin Majorelle : Photographies du célèbre jardin Majorelle créé par l’artiste peintre français Jacques Majorelle et acheté par Yves Saint Laurent et Pierre Bergé en 1980, accompagnées par une sublime poésie de Khalil Gibran…
Donne moi la flûte et chante
Donne-moi la flûte et chante
Car le chant est le secret de l’existence
Et le murmure de la flûte survivra
Bien au delà de l’existence
As-tu comme moi fait de la forêt ta demeure et déserté les palaisSuivi les rivières et escaladé les rochers
T’es-tu purifié de parfum et imprégné de lumière
As-tu bu le nectar de l’aube dans des coupes sans corpsDonne-moi la flûte et chante
Car le chant est le secret de l’existence
Et le murmure de la flûte survivra
Quand aura péri l’existence
T’es-tu comme moi posé le soir dans les bras de la vigne,caressé par des grappes en or,
T’es-tu couché sur l’herbe drapé du ciel de nuit
Oubliant le passé et ignorant le futurDonne-moi la flûte et chante
Car le chant est l’essence des roses
Et le sanglot de la flûte survivra
Quand aura disparu, la flamme de l’existence
Donne-moi la flûte et chante
Et oublie mal et remède
Car les êtres ne sont que des lignes écrites avec de l’eau.Khalil Gibran
Le saviez-vous ?
Gibran Khalil Gibran, né le 6 janvier 1883 à Bcharré au Liban (alors Moutassarifat du Mont-Liban faisant partie de l’Empire ottoman) et mort le 10 avril 1931 à New York, est un poète et artiste peintre libanais. Il a séjourné en Europe et passé la majeure partie de sa vie aux États-Unis.
Publié en 1923 et composé de vingt-six textes poétiques, son recueil Le Prophète est devenu particulièrement populaire pendant les années 1960 dans le courant de la contre-culture et les mouvements « New Age ». Sa poésie mystique et ses peintures inspirées ont fait comparer Gibran à William Blake, et il est appelé par l’écrivain Alexandre Najjar le « Victor Hugo libanais ».
Gibran est né dans la ville de Bcharré. Sa mère Kamlé était âgée de trente ans quand il est né, son père, également nommé Khalil, était son troisième mari. En raison de la pauvreté de sa famille, Gibran ne reçoit pas d’éducation formelle au cours de son enfance. Toutefois, les prêtres qui rendent visite régulièrement à sa famille lui apprennent la langue arabe et ainsi que la langue syriaque aussi bien que l’étude de la Bible.
Le père de Gibran travaille d’abord comme apothicaire, mais, avec la dette de jeu qu’il est incapable de payer, il se met au service d’un administrateur ottoman ou d’un chef de guerre local. Vers 1891, le père de Gibran est incarcéré sur des allégations de détournement de fonds, et les biens de sa famille sont confisqués par les autorités. Kamlé, la mère de Gibran, décide de rejoindre son frère aux États-Unis. Bien que le père de Gibran soit libéré en 1894, Kamlé reste décidée et part pour les États-Unis le 25 juin 1895 avec Gibran, ses jeunes sœurs, Mariana et Sultana, son aîné et demi-frère Boutros.
La famille Gibran s’installe dans le South End de Boston, à l’époque la deuxième plus grande communauté syro-libanaise des États-Unis. Sa mère commence à travailler comme couturière itinérante, vendant de la dentelle et du lin qu’elle transporte de porte en porte. Gibran commence l’école le 30 septembre 1895. Il est placé dans une classe spéciale pour les immigrants par l’administration de son école pour un meilleur apprentissage de l’anglais. Gibran est aussi inscrit dans une école d’art. Grâce à ses enseignants, il est présenté à l’avant-garde artistique de Boston, à des artistes, à des photographes et à l’éditeur Fred Holland Day, qui l’ont encouragé et soutenu dans ses efforts de création. Un éditeur utilise certains des dessins de Gibran pour des couvertures de livre en 1898.
La mère de Gibran, ainsi que son frère aîné, Boutros, souhaitent le voir imprégné du patrimoine culturel arabo-chrétien de leur pays d’origine plutôt que de l’esthétique de la culture occidentale qui a sa préférence ; ainsi, à quinze ans, Gibran est renvoyé dans son pays natal pour étudier à l’école préparatoire et à l’institut d’enseignement supérieur à Beyrouth gérés par les maronites. Il y commence un magazine littéraire étudiant avec un camarade de classe et il est élu « poète du collège ». Il y reste pendant plusieurs années avant de retourner à Boston en 1902, passant par la sélection à Ellis Island le 10 mai. Deux semaines avant son retour, sa sœur Sultana meurt de la tuberculose à l’âge de 14 ans. L’année suivante, Boutros décède de la même maladie et sa mère meurt d’un cancer. Seule, sa sœur Marianna subvient à ses besoins matériels grâce à un emploi de couturière de boutique.
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